Pourquoi je n’accepte pas d’être rémunéré à la performance

Je peux comprendre que des prospects me proposent de me rétribuer à la performance, tout ou partie. Ils ont des attentes vis-à-vis de moi, de nous (les référenceurs)… ils veulent du ROI. A la base, il y a une logique. Seulement voilà, ce qui peut s’appliquer à un commercial ou un VRP est très difficilement transposable à un SEO.

Las d’expliquer ma position sur ce sujet et par crainte de fournir des explications de plus en plus lapidaires, j’ai finalement décidé d’en faire un billet, une sorte de disclaimer qui sera probablement linké dans mon formulaire de contact.
J’invite bien entendu mes confrères SEO à donner leur avis sur le sujet, car je suis certain de ne pas être le seul à être réticent à ce type de rémunération. Comme dirait l’un de mes homonymes :

Je précise que mon avis exposé ici entre dans le cadre de prestations SEO « globales » (Audit complet + accompagnement sur 1 an), et non spécifiques comme une campagne de netlinking.

La performance ne dépend pas que du prestataire SEO

Voilà pour moi LA principale raison pour ne pas accepter d’être payé à la perf. Quand on sait que la « performance SEO » repose essentiellement sur la qualité éditoriale, la valeur ajoutée du site, la communication on et off line, et donc l’art et la manière dont l’éditeur entretient son site (business), comment un prestataire SEO pourrait-il accepter un tel deal ?

Pour beaucoup d’éditeurs, le SEO reste une affaire de technique, voire de netlinking pour ceux qui ont déjà acquis quelques notions. Une vision du SEO avec un périmètre restreint… Voir archaïque. CF mon billet « Quand les prestas SEO partent en cacahuète ».
Avant 2011, quand il suffisait d’envoyer du lien à gogo pour propulser les sites dans le top 5 de Google, la rétribution à la performance pouvait avoir du sens. Aujourd’hui, clairement plus.

Les 5 éléments du SEO

Il y a 5 entités qui peuvent influencer le SEO :

  1. L’éditeur (regroupant également rédacteurs, développeur, etc.)
  2. Le prestataire SEO (facultatif)
  3. L’internaute (sans lui pas de signaux, pas de partage, pas de lien…)
  4. La concurrence (il n’y a que 10 places en première page…)
  5. Le moteur de recherche (Google).

Demander à un ouvrier de produire plus pour gagner plus, au-delà de tout aspect politique ou éthique, reste rationnel. L’équation est simple, plus il fera d’efforts -dans le bon sens-, meilleur seront ses revenus. En webmarketing et plus spécifiquement en référencement c’est beaucoup moins évident, le SEO ne pouvant à lui seul influer sur l’ensemble de l’écosystème. Quand bien même il produira un bon travail, Google et son bon vouloir peut très bien dégrader quelques positions, juste pour brouiller les pistes. C’est dans son intérêt, c’est même breveté. Inversement, le SEO ne relève pas de la voyance ou un jeu de hasard !

Un mode de rétribution pervers

Un SEO qui accepterait d’être rémunéré à la performance ne sera absolument plus dans une logique à long terme. Et c’est bien connu, le SEO ça prend du temps, beaucoup de temps parfois. Alors s’il ne veut pas recevoir son chèque à J+3ans, il a tout intérêt à forcer les choses, quitte à bourriner et à dépasser la ligne rouge ! Et il s’en fout qu’il soit plus que border line, l’essentiel pour lui (et le client inconscient) étant d’atteindre les objectifs le plus vite possible et non de les maintenir dans le temps ! Comme on le dit souvent : « Le référencement n’est pas un sprint mais un marathon ». Pour beaucoup, l’objectif n’est pas de se positionner pour se faire shooter 3 mois plus tard par pingouin.

Open bar pour les arnaques

Côté prestataire : si on vous dit « résultats garantis, paiement au résultat », vous vous retrouverez à coup sûr le bec dans l’eau. Le prestataire s’engage à mettre votre site en première page de Google ? Contractuellement ? Rien de plus simple, il lui suffit de créer une campagne Adwords éphémère et voilà votre site en première page de Google sur les mots clés de votre choix. Si le contrat ne fait pas le distingo entre référencement payant et naturel (SEA/SEO), vous n’aurez sûrement aucun recourt. J’ai déjà eu des clients qui avaient fait les frais de ce genre de mésaventures. Il faut être bien naïf quand même…
Une autre technique (côté prestataire), consiste à fixer la performance sur des mots clés qui n’ont rien de concurrentiel, en nombre relativement important. Là aussi on joue avec la crédulité du client qui au final aura une prestation qui lui coûtera fort cher pour un résultat pas toujours à la hauteur.

Côté client : Oui, ce n’est pas un tabou, l’arnaque peut venir également du client quand ce dernier exige de payer à la performance. Comme le dit @Yeca :

Avis que je partage bien entendu. Cela dit, encore une fois, il est normal que le prospect ait besoin d’être rassuré sur nos compétences, le contenu de nos prestations étant souvent très floue à leurs yeux.

Et les positions au mérite on en parle ?

Vouloir rétribuer le SEO à la performance c’est une chose, mais d’un autre côté ne serait-il pas déjà plus sain de viser les positions que le site mérite ? Pour moi, la question est cruciale et constitue une réplique de choix à tous ceux qui me demande si j’accepterai de travailler à la performance. J’en parlais déjà dans mon dernier billet, si le prospect souhaite aller au-delà des positions qu’il mérite, cela conditionne inévitablement les stratégies vers le black-hat avec une prise de risque accrue. A voir, mais les leviers ne sont plus les mêmes !

L’illusion du consensus

Chers éditeurs/prospects qui me lisez, pensez-vous une seule seconde qu’un consultant SEO patenté ou une agence prendrait le risque de ne pas être rémunéré (en partie ou intégralement) ? Je n’y crois pas une seule seconde. Si vous n’avez pas affaire à un quelqu’un de véreux, au mieux le prestataire ou l’agence imposera une partie fixe qui couvrira le travail effectué. En ce sens, la rétribution à la performance vous coûtera plus cher, la partie variable étant ici un bonus. Alors oui la carotte peut tirer la performance vers le haut, dans certains cas seulement, quand par exemple le prestataire à la majorité des cartes en mains, ou s’il est employé « in house ».

Ok, deal à la performance… comment mesure-t-on ?

La question, qu’elle est bonne ! On mesure avec quel outil ? Pendant combien de temps ? Doit-on s’autoriser des marges de fluctuation ? Si oui comment les mesurer, à quels intervalles ? Et si la concurrence passe devant car elle a tout simplement plus de mérite ? Et si les recos ne sont pas acceptées ? Google.com ou .fr ? Quel datacenter ? Avec recherche universelle ? Et la longue traine ? J’arrête là, je pourrais en faire des tonnes… Très vite c’est l’usine à gaz.

J’ai eu des propositions totalement loufoques et à côté de la plaque de prospects me proposant de calibrer la performance sur la part (en pourcentage) du search organic, genre prime si on passe de 40 à 50% de trafic search organic. Ma principale reco « universelle » qui est d’avoir impérativement une stratégie multicanal, je peux me la mettre bien profonde là…
Encore plus dingue, la rétribution au lead ou au taux de conversion. Autrement dit être tributaire de la qualité des services ou des produits du client. Hum… moi ça me va, mais en plus de la casquette du SEO, je veux bien aussi celle de CEO, et la rémunération qui va avec tant qu’à faire !

Quand l’éditeur transfert les errements passés sur le nouveau prestataire SEO

Je pense que c’est la même chose avec mes confrères, il y a un profil de prospect récurent ou le postulat de départ ressemble à :

« On avait un prestataire SEO avant… bon il fait plein de campagnes de netlinking, je pense qu’on est pénalisé par Pingouin (…) on ne voudrait plus avoir ce genre de mésaventures alors accepteriez-vous d’être rémunéré à la performance ? »

wrong way
Same player, shoot again!

Je dis souvent à mes clients (en prenant des pincettes) que je n’ai pas la vocation de transformer les poneys en chevaux de course. Par contre s’ils ont un pur-sang entre les mains, je peux les aider à gagner.

Conclusion, c’est niet !

Plus globalement, un bon prestataire cela se paie, et comme le dit Raphael Doucet dans son billet, cela devient de plus en plus cher. Dites-vous que le SEO « moderne » s’apparente plus à de la psychanalyse. Ça vous viendrait à l’esprit de payer votre psy à la perf ?

Reste que le prospect a besoin d’être rassuré, de s’accrocher à des garanties, d’être en confiance. Au-delà de ma vitrine, je n’hésite pas à donner mes références, des vraies, avec possibilité de les contacter.
Donc en ce qui me concerne, face au paiement à la performance, je déclare « forfait ». A moins que…
Strip

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Le but n'étant pas d'être plus sévère, mais au contraire plus équitable et... naturel. N'oubliez-pas : moins de spamco = meilleur jus !

27 thoughts on “Pourquoi je n’accepte pas d’être rémunéré à la performance

  • Je suis totalement d’accord avec tes propos. Avec AdWords je l’ai aussi fait par le passé, mais même si c’est plus facile à mettre en place, il y a également des facteurs qui ne dépendent pas que de toi, donc uniquement à la performance, tu prends le risque de bosser pour rien. J’en suis revenu et maintenant je ne le fais plus.

    ps: je comprends mieux pourquoi tu étais à la recherche d’une solution pour faire une BD l’autre ;-)

  • Le vrai problème, ce n’est pas la demande du client, c’est l’absence de connaissance.

    Tout SEO ou toute personne connaissant le SEO sait qu’il existe des impondérables, de la simple concurrence aux requêtes pouvant varier 10 fois dans la même journée.

    Sans contexte global, la performance n’est pas envisageable. Cependant l’éducation et l’information restent le meilleur moyen d’expliquer son point de vue. Monter directement sur ses grands chevaux, parler d’arnaques et de prestataires successifs c’est pour moi un acte de sortie de discussion. Le problème initial est que le prestataire et le prospect ne parlent pas du tout le même langage.

    Non le SEO ne devrait pas être à la performance mais oui il faut créer une incentive pour adapter le modèle de réalisation des prestations SEO à un modèle mainstream de prestation.

    Car si l’on prend un peu de recul sur la profession, nous vendons quand même des prestations qui globalement reposent sur la confiance du client voire sur la réputation que l’on apporte avec nous…

  • J’ai un seul client pour lequel je suis rémunéré à la performance sur son chiffre d’affaire (boutique en ligne), et c’est une exception.
    Ceci suppose d’avoir une relation de confiance quasi illimitée (comme avec sa femme ou son avocat :-) ) et une vision du business totalement partagée.
    Ceci nous amène à avoir des échanges très productif sur la manière de développer son business et les compromis trouvés sont souvent judicieux. Dans le principe, une partie de la rémunération est réinvestit dans des actions.

    Et j’insiste sur l’aspect exceptionnel de ce partenariat. Comme tu le dis très bien il est particulièrement difficile de mettre en place des actions pour le long terme dans ce cadre. Surtout quand on découvre que le client fait des trucs tordus ou dangereux de son côté sans t’en informer.

    La dernière fois que l’on m’a proposé une rémunération seo à la performance, j’ai proposé un contrat unique de 6 mois et une somme à verser à la fin de ce contrat en précisant que je ne prenais aucun engagement passé cette date.
    Le prospect à donc réfléchit et compris que c’était pour lui un risque monstrueux pour le long terme.
    Nous avons donc pu reprendre la discussion sur de bonnes bases.

    Je ne commente pas tout le reste de ton article, mais il est évident que la performance en terme de trafic n’est pas liée qu’aux actions du seo, et encore, quand ses recos sont appliquées…

  • @Patrick : avec Adwords je n’ai pas essayé. Mais comme tu le dis il y a également des impondérables, mais c’est déjà plus envisageable. Je ne fais pas (encore) de SEA, donc pas vraiment d’avis sur cet aspect.

    @Xav : Je fais au mieux… il y a toujours beaucoup d’évangélisation lors des premiers contacts, jusqu’au moment ou le risque de perdre le prospect est inévitable.

    @AxeNet : Merci pour tes retours d’expériences qui apportent de l’eau au moulin :)

  • Salut Aurélien,

    J’avais rédigé un billet en 2012 sur le sujet; billet ironique sur ces prospects qui tentent d’obtenir la prestation de référencement au résultat, cf. http://referenceurs.org/post/referencement-au-resultat et pour moi, contrairement à ce que dit Xav, l’éducation du client ne suffit pas. Comment évangéliser un client alors que Google change tout le temps les règles ? Et puis, il faut arrêter d’être naïf, beaucoup de prospects ne souhaitent pas être briefés : pour eux le boulot doit être fait un point c’est tout. S’ils te confient la mission c’est bien pour ne pas avoir à la faire eux-même, ni t’écouter pendant 5 heures leur expliquer en quoi Google n’a jamais été l’ami de personne, etc

  • @Xav : on est d’accord ;)

    @Yann : très bien ton article ! Complémentaire et en phase avec le miens.

  • il est certain qu’il est particulièrement difficile de mettre en place des actions pour le long terme dans ce cas présent. Il arrive que malgré les efforts que nous fournissons en terme de SEO, les clients « s’amusent » à faire des choses complètement loufoques et parfois qui frôle avec la dangerosité. Bien évidemment, dans un tel scénario, le client ne t’en informe jamais !
    Pour ma part, il n’est pas du tout envisageable de travailler à la performance. Peut-être un jour et dans un cas tout à fait exceptionnel comme le souligne Sylvain Richard d’Axenet.

    En tout cas, merci Aurélien pour ce billet que je vais partager !

  • J’avais lu qur le Web il y a quelques temps, une autre methode qui consistait a faire du 70/30. C’est a dire que le client payait 70% de la prestation à la signature et les 30% restant lorsque au moins 5 requêtes choisies se trouveraient dans le top 20. ( et oui, faut quand même se garder une marge).
    j’ai appliqué cette methode pour un client qui a bien payé les 70% mais à longtemps été de mauvaise fois pour les 30% restant..Bonc, c’est pas top non plus

  • Entièrement d’accord, et encore tu ne parles pas des sociétés qui acceptent pleins de contrats à la performance, qui ne travaillent pas et qui se font de l’argent sur les clients qui ont réussi à se positionner seuls grâce à leurs propres actions (notamment RP)…

  • Ca me rapel des conversations téléphoniques endiablées. C’est parfois très difficile de faire comprendre à un client l’interet du SEO et la facon de le rémunérer. Le seul aspect que je peux immaginer etre basé sur la performance, c’est le linkbuilding, voir la sortie d’une pénalité. Pour le reste: patience, de longues explications sur le metier et des références restent le meilleur atout.

    Je me demande quand meme comment on peut facturer à la perf des amélioration on-site du type cocon sémantique, silloing ou réecriture des metas/texts ?

    Quelqu’un a des histoires droles à ce sujet ?

  • Meme inhouse c’est tout naze comme system a la perf – je suis inhouse et mes projets repose sur les epaules de tellement de gens… et puis c’est long c’est long – depuis un an je peux dire que mes bonus ne sont pas au maximum de ce qu’ils devraient etre. Pire ca dégrade mes relations avec les autres des fois – quand ej vois que mes projets avance pas. Donc non Moisi.

    J’aime par contre ta solution a la fin! tres tres bon! si je retourne an agence il faudra tenter!

  • @Les Résoteurs : oui bonne remarque ! Les actions du clients, qui plus est en sous-marin, sont un impondérable à prendre en compte !

    @guillaumedt : Ta remarque (très juste) rejoint celle de @Les Résoteurs, à savoir que le client lui même est un facteur influent dans le SEO, pour le meilleur comme pour le pire. Et forcément s’il revendique la performance pour s’affranchir de payer, ça complique singulièrement les choses !

    @Jeremy : oui mais la patience avec un prospect (donc pas encore client) est toujours limitée. Je passe quasi 45mn par prospect au téléphone, c’est peu pour expliquer le process, les fondamentaux du SEO itou itou. Quand la « fracture » est trop importante, je zappe (gentiment).

    @Le Juge : Je dois t’avouer ne pas avoir encore mis en application le scénario de ma BD. Ce n’est pas applicable à n’importe quel client/projet, et il faut un certain tact pour le proposer. J’y viendrai peut-être un jour ^^

  • Je pense en effet que le 100% à la perf est illusoire en SEO. Après, au risque de m’attirer les foudres de certains d’entre vous, je ne suis pas contre une part à la perf, en mode carotte, en mode win-win, pour motiver vraiment le consultant à se dépasser, au lieu de s’assoir sur sa rémunération déjà définie (car hélas il y en a, qui donnent tout en phase de prospection et après, plus personne…)

    Alors bien sûr, dans ton exemple, tu dis que ça coute plus cher à l’annonceur. C’est sans doute vrai, même si je pense que le consultant SEO doit être capable de jouer une partie (toute relative) de sa rémunération sur des résultats.

    Sur la mesure, on oublie bien sur tout ce qui est taux de conversion et consorts… Par contre, se baser sur un positionnement (et non pas sur un nombre de visites) de certains mots clés définis, je dis, pourquoi pas (en ce mettant d’accord sur l’outil qui mesure quotidiennement).

    Après il faut le prendre intelligemment, ne pas chercher à « arnaquer » un consultant SEO (et inversement). Gagnant-Gagnant, Confiance, et je suis sûr que ça doit être faisable (clairement pas dans tous les cas). L’exemple détaillé par Sylvain me parait assez pertinent, et c’est vraiment dans ce type de situation que je l’imagine.

  • @Florian Merci pour ton commentaire. Oui, idéalement une carotte est quelque chose de sain et peut être applicable dans certains cas et dans un climat de confiance (cf AxeNet). Après cela dépend également du profil de ta clientèle. Je te dirai que j’ai un peu de tout, mais particulièrement des sites qui ont fait n’importe quoi par le passé, parfois shootés, et sans prise en compte des fondamentaux. Dans ce contexte, et particulièrement avec panda, l’objectif premier n’est pas d’atteindre des positions, mais de remettre tout l’écosystème qui fait vivre le site sur de bons rails, transférer les fondamentaux, lever les pénalités. Difficile d’accepter le paiement au résultat dans ces cas là. On est bien loin du SEA hein ;-)

    Après c’est toujours très grisant de voir des projets qui se mettent à ranker, avec des CA multipliés par 3 ou 4… et dans ces cas là je me dis que la rémunération à la perf… mais je ne fais pas de SEO à la boule de cristal !

  • Merci pour cet excellent point de vue Aurélien.
    J’apprécie notamment que tu ne survoles pas en parlant simplement de la méconnaissance du client mais que tu creuses pour mettre en avant les différentes problématiques techniques et relationnelles.

    Pour ma part, j’ajouterait une autre problématique quant à la rémunération contre performances : le SEO c’est du long terme, comme chacun le sait et comme tu le mentionne à maintes reprises dans ton article. Imaginons qu’on arrive à un positionnement agréable voire idéal pour un client X qui rémunère à la perf. Qu’en est-il de la rémunération pour conserver ces positions (je parle ici des SERP mais on peut très bien transposer cela en terme d’image générale, de likes ou autres levier de visites/ventes) ? Le travail pour conserver un bon référencement obtenu est conséquent.

  • Est-ce qu’on paye un médecin à la performance ?

    Les clients devraient s’habituer au fait qu’à partir du moment où on ne peut pas tout maitriser l’écosystème (recos, investissement en contenu, communication offline…) on ne peut savoir précisément où on va.

  • la rémunération à la performance c’est un peu du suicide d’autant plus qu’à terme on se démotive facilement. C’est toujours plus motivant de bosser quand on sait derrière que le chèque est déjà prêt et qu’on ne risque pas de se faire arnaquer.

  • ah là là que c’est dur ! j’ai l’impression que les clients qui ne sont pas pure player (qui n’on tpas le SEO commen coeur de stratégie) seront difficilement en phase avec le prestataire, à moins que de le faire lui même. Pour moi les obstacles à surmonter dans une prestation SEO sont plus dur à surmonter côté client que côté Google…(je ne fait plus de prestation et préfère travailler pour soi)

  • Salut à tous,

    Et bien je viens donner un son de cloche un peu différent mais qui ajoute tout de même de l’eau au moulin de certains d’entre vous. Des contrats à la performance on en met de temps en temps en place chez RaDiance Conseil, ça représente environ 8% de nos clients. Il y a différentes manières de l’appliquer :

    1/ On n’émet plus de facture mensuelle si au bout d’un an le client n’a pas au moins 50% de ses XX mots-clés en 1ère page de Google. Et on ne reprend la facturation qu’une fois ce « minimum garanti » obtenu. Ca marche plutôt pas mal, ça nous est arrivé 2 fois de devoir stopper la facturation pendant quelques mois, depuis 5 ans que je suis dans l’entreprise. Donc c’est très peu mais ça rassure le client.

    2/ Certains clients veulent absolument être dans le Top3 pour de gros mots-clés. Pour ceux-là, on applique un bonus qui vient s’ajouter à leur facture mensuelle « de base ». Mais c’est là que l’on a le plus de problème, car faire passer un client de la 4ème à la 1ère place ça n’a pas l’air de grand chose jeté sur le papier comme ça, mais ça demande un très gros travail lorsqu’on parle de requêtes qui sont tapées entre plusieurs dizaines de milliers de fois et plusieurs centaines de milliers de fois par mois en exact-match. Or, le client nous rétorque souvent que ça n’a pas augmenté énormément son CA et il se met à faire le parallèle entre le bonus et son augmentation de CA et du coup il veut renégocier le bonus. On a même perdu un client comme ça car il nous devait plus de 3.500 € / mois de bonus et il avait l’impression qu’on l’arnaquait, que notre job était trop facile…

    Pour résumer, certains de ces clients veulent bien se retrouver à ne rien payer si ça ne marche pas, malgré le travail accompli par le prestataire, ils veulent bien payer un tarif raisonnable si le référencement fonctionne bien ou super bien, mais il faudrait que le montant soit capé au niveau d’une prestation normale même si leur site prend des top-positions sur leurs plus gros mots-clés, sinon ça ne va pas non plus…

    A côté de ça, il y a des clients avec lesquels ce mode de partenariat fonctionne très bien.

  • J’ai de moins en moins de prospects qui me parlent de paiment à la performance, ils sont de plus en plus informés sur la difficulté et de la charge de travail que représente le référencement naturel. Je pense qu’il y a du y avoir beaucoup de morts après penguin 1 , et les survivants ne souhaitent plus revivre cela, j’ai plus souvent le son de cloche « je préfère monter doucement et régulièrement, qu’être pénalisé ». Et moi ça me va bien !

  • La paiement à la performance est un sujet compliqué parce que d’un côté le client a peur d’être roulé ou tout simplement a déjà goûté au prestataire qui lui dit faite des merveilles et qu’au final, il n’y a rien. Il recherche donc la SECURITE. Côté prestataire, on ne peut pas imaginer travailler par exemple 6 mois gratos puis toucher 800 € ou même 1 500 €, peut-être, au 7ème. Dans la mesure où il y a un travail tou les mois, une rémunération doit tomber. La notion de performance peut entrer en jeu sous forme de prime à la fin d’une date convenue de façon collégiale. A près tout c’est^juste puisque la prime arrive si la performance est atteinte, et pas si elle est absente; le client neprend pas de risque donc. Sauf que dans son esprit, il paye plus cher.

    Nosu arrivons donc au fait que proposer une rémunération à la performance est un signe d’économie s’il est accompagné d’un non paiement mensuel, et à chacun de répondre en fonction de ses besoins mensuel pour vivre. Pour ma part, c’est non. Par contre, il est certain que le système d eprime demande au client d’avoir une plus large trésorerie… Mais il faudra bien leur faire comprendre que le référencement, c’est du temps, des compétences, et donc de l’argent aussi. Bien vu la comparaison avec le psy au passage…

  • Je viens devoir ton post et personnellement je pratique rarement mais cela m’arrive, à la seule condition de générer l’ensemble (SEO, SEO, + publication marketplace). Oui je sais si tu sais tout faire c’est que tu ne sais rien faire. Bref je n’ai pas la prétention d’être l’Armagedon du SEO ni SEA mais en terme de polyvalence je pense être dans le pipe.
    Pour en revenir à ce cas bien précis ou je gère la visibilité sauf les réseautages, il peut m’arriver d’accepter une rémunération à la performance. Mais attention non pas à la performance de visibilité, car tu peux avoir du trafic mais s’il n’est pas qualifié quel est l’intérêt, mais plus à la performance sur le CA, bénéfice ou à voir. Par contre je prends toujours un coût de mise en place, forme de sécurité.

    Après chaque consultant SEO même sa barque comme il l’entend, tant qu’elle ne coule pas.

  • Je suis tombé sur ce billet en recherchant une agence seo.

    Les remarques que l’on peut trouver me réconfortent dans l’idée négative que j’ai à propos des 3/4 des agences seo.

    Je m’explique. Vous vendez une prestation, un service. Ce service se veut concret avec un résultat. Vous ne pouvez vous dédouaner de ce résultat pour des motifs « externes » ou alors il faut redéfinir le terme de seo (et parler plutôt de « rédacteur de contenu » etc), mais ne plus présenter son agence comme acteur dans la progression de son classement Google.

    Transposez la situation énoncée dans un autre domaine. Vous faites appel a un maçon. Il travaille pour vous mais « sans garantie de résultat », si la maison n’est pas achevée cela peut être du a la meteo, aux variations du coût des matériaux etc.

    Je rebondis également sur un point qui correspond exactement à ma situation. Vous parlez de clients, ayant quitté une agence et qui pourrait vous tenir responsable des erreurs passées. J’ai été dans ce cas. Mon ancien seo utilisait des méthodes black hat. J’ai quitté ce prestataire pour une agence ayant pignon sur rue. Lors de mon inscription dans cette nouvelle agence, ils m’ont fait remarque que mon profil seo présentait un risque imminent de pénalité. 4 mois après je tombe dedans… Je demande un coup de main a l’agence (que je paie) pour m’en sortir. Réponse : cela est du a l’ancien prestataire, démerdez vous. Et pendant ce temps, l’agence continuait sa campagne de linking tranquillou alors que mon site sombrait au fin fond de Google. J ai du faire appel a un prestataire indien (injurié par mon seo car ne faisant pas parti de cette « élite » des agences françaises LOL), qui est parvenu a me sortir de ma pénalité grave a un travail de fou.

    Bref, tout ça pour dire que « côté client », un résultat concret est chose normale.

    Cdlt

  • @Phil : Je pense qu’il y a quelques incompréhensions.

    Je ne suis pas une agence, mais un consultant indépendant. Je vends du conseil (et de l’audit), et je ne peux prendre en charge l’ensemble des actions qui font vivre un site web (development, rédactionnel, communication, social etc), donc la performance ne peut reposer que sur moi.

    Transposer le métier du SEO à un maçon est une erreur. Ce n’est pas lui qui construit et fait vivre le site. A la limite, on peut transposer avec le métier d’éditeur ou développeur (et encore). Il ne faut pas non plus oublier Google qui fait comme bon lui semble. Une maison ne s’éfondre pas après que Google ait changé son algorithme…

    Manifestement vous avez essuyé pas mal de déboires avec vos prestataires SEO, et j’en suis désolé… Peut-être qu’une meilleure appréciation de ce métier vous évitera d’autres déconvenues ;)

  • Je ne suis pas totalement d’accord avec ta vision des choses, je pratique uniquement le SEO à la performance, et j’ai de très bons résultats. Certes je prend énormément de risque à chaque début de contrats, plusieurs mois sans être payé.
    Il est vrai que tout ne dépends pas du SEO, c’est pourquoi je choisis mes clients, et j’en ai déjà refusé plusieurs pour des raisons aussi futiles que le manque de ponctualité. En effet, comment croire que quelqu’un qui n’est pas ponctuel va mettre en place les recommandations demandées et être réactif?
    Avec un bon tri et un modèle de rémunération basé sur le nombre de clics (provenance de GWT), j’évite de pâtir des ruptures de stock ou d’un sale tunnel de conversion.
    Pour l’instant je n’ai pas eu de problèmes. Et mes clients sont très satisfaits, pas d’augmentation de trafic, pas de rémunération. Heureusement, jusque là j’atteins toujours mes objectifs.

  • @Nicolas : je te rassure, j’ai des clients avec qui je me dis « j’aurai du bosser à la performance avec eux ». Seulement c’est le genre de réflexion qui arrive bien après la signature du contrat. Je me demande comment tu peux éliminer un client (tu ne parles pas de prospect) sur sa ponctualité… C’est intrigant !

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